Catégories
Témoignages et exemples

« J’ai trouvé cela merveilleux, d’écrire et d’inventer un univers »

couverture livre biographie ancêtre

Une biographie romancée et illustrée : c’est le choix qu’a fait Éliane pour écrire la vie de son ancêtre Francesco, à Nice.

Pour autant, son livre s’appuie sur une sérieuse documentation, qui se mêle à la fiction.

Éliane voulait aussi réaliser un « livre d’images », pour « faire revivre les personnages dans leur contexte ». Elle a donc enrichi son récit de nombreuses reproductions de tableaux, aquarelles, photos anciennes.

Il y a quelques semaines, le tome 1 du Rêve de Francesco a vu le jour. Éliane nous raconte son aventure !

 

À partir du moment où vous avez pensé à écrire Le rêve de Francesco, combien de temps avez-vous mis pour passer à l’action ?

Éliane : Deux-trois ans. Mon but était de raconter la généalogie sous une autre forme que des dates ou des arbres. Je voulais illustrer le récit avec les nombreux tableaux et aquarelles des peintres niçois.

 

Aviez-vous fait un plan préalable ?

Oui, grosso modo.

 

Un ou des livres vous avaient-ils inspirée ?

Ma principale source d’inspiration a été la communauté de généalogistes sur Twitter. C’est ainsi que j’ai découvert :

– le challenge AZ

votre blog, qui donne des indications précieuses

26 questions à se poser sur la vie d’un ancêtre, publiées par Élise

– et enfin un livre, et pas des moindres, celui d’Alice Munro, prix Nobel de littérature, Du côté de Castle Rock.

 

Quel a été votre rythme de travail pour écrire votre propre ouvrage ?

Pour me motiver, j’ai annoncé sur mon site et sur le groupe Facebook « Fidèles au comté de Nice » que je me lançais dans la biographie de Francesco, mon arrière-grand-père niçois.

Ensuite, j’ai essayé de publier un article par mois en mêlant textes, illustrations et documentation. Cela représentait 30 à 40 heures de travail par mois. Eh oui : quand on aime, on ne compte pas !

 

Combien de temps avez-vous mis pour écrire le 1er jet ?

J’ai rédigé 90 pages de texte en un an. Avec les illustrations, cela donne un peu plus de 130 pages. L’ensemble forme le tome 1, qui raconte l’enfance de Francesco.

 

Avez-vous beaucoup corrigé ensuite ?

Oui, pour supprimer les tournures de phrases répétitives (j’emploie souvent les mêmes expressions).

Ensuite, il m’a fallu corriger les coquilles et essayer de respecter la typographie. Par exemple, j’ai appris à présenter les dialogues avec des cadratins.

 

Avez-vous intégré les illustrations au fur et à mesure ou dans un second temps ? Sur quel logiciel avez-vous travaillé ?

J’ai intégré les illustrations au fur et à mesure, dans les articles de mon site.

Ensuite, j’ai récupéré le texte sous Word, et la forme finale a été réalisée avec le logiciel de mise en page InDesign.

J’ai choisi le format de livre A5 paysage (21 cm de large et 14 cm de haut), qui me semblait à la fois économique et adapté aux nombreuses aquarelles de l’époque. Les illustrations sont placées à gauche, avec le texte en regard.

Ce cadrage final (corrections du texte et mise en forme du livre) m’a pris autant de temps que l’écriture du premier jet.

 

mise en page maquette livre biographie ancêtre
Une double page intérieure du livre d’Éliane.

Avez-vous diffusé votre livre ?

Les articles sont publiés sur mon site et sur Facebook, avec parfois des noms d’emprunt.

Le livre, lui, est destiné à ma famille.

 

Quelles difficultés avez-vous rencontrées tout au long de cette expérience ? Comment les avez-vous surmontées ?

Je n’avais aucune information sur Francesco, ni sur ses parents. Le livre est le résultat de mes recherches dans les archives : état civil, cadastre, journaux de l’époque…

La difficulté a été d’arrêter les recherches et d’inventer une histoire qui cadre avec les documents dont je disposais.

Pour me jeter à l’eau, j’ai annoncé mon projet sur mon site et j’ai essayé de le réaliser.

 

De quoi auriez-vous eu besoin ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?

Un groupe où chacun publie ses textes au fur et à mesure et reçoit les conseils des autres.

 

Qu’avez-vous aimé dans cette expérience ?

Scientifique de formation, je n’avais jamais connu le plaisir d’écrire et d’inventer un univers. J’ai trouvé cela merveilleux ! On en rêve toute la journée…

De plus, il faut que l’histoire inventée reste bien dans le cadre des informations réelles.

C’est un moment gratuit, vraiment à soi. Un luxe !

Cette balade dans l’histoire m’a aussi permis de découvrir l’évolution prodigieuse de la ville de Nice.

 

Quelle a été la chose la plus facile ?
La plus difficile ?

Le plus facile, les premiers fragments de textes illustrés.

Le plus difficile, les finitions : ponctuation, corrections, mise en place des chapitres et des images.

 

Que retirez-vous de cette aventure ?

Le début d’une nouvelle passion !

 

Quel conseil donneriez-vous aux lecteurs du blog ?

Celui qu’on m’a donné : commencer à écrire.

 

Avez-vous un autre projet ?

Plein de projets : d’abord, le tome 2 de l’histoire de Francesco.

Ensuite, j’ai un projet sur mon grand-père maternel. Cet ancêtre est plus proche dans le temps et cela me donne un sujet de conversation avec ma mère.

 

Un extrait du livre Le rêve de Francesco, simple jardinier sur la promenade des Anglais (1858-1911)

« Le voyage, les enfants en rêvaient déjà. Leurs yeux brillaient quand ils posaient des questions.

“Mama, dis-nous, comment c’est Albenga ?

— C’est un peu comme Nice. Une vieille ville entourée de remparts au bord de la mer avec un grand fleuve un peu comme le Paillon mais plus large. C’est la Centa. A l’ombre des hautes maisons, les ruelles sont fraiches et il y fait bon vivre même en plein été… mais c’est comme pour Nice, peu de gens habitent la vieille ville. Il y a des palais déserts et même des ruines du temps des romains. Les paysans habitent les campagnes dans les villages autour. Le notre de village, c’est Campochiesa. Vous verrez, c’est un beau village sur une petite butte qui domine les campagnes et les oliviers. Notre église borde une grande place ombragée par les ifs et les pins. La maison Vignola, celle de grand-père Giuseppe, est tout au bout de la grande rue, celle qui monte vers le plateau. Près de la fontaine et du cimetière. Tante Marie habite la maison d’en face, celle de son mari Tonio.”

Finalement, Cattarina se résigna à laisser partir les enfants mais pas en train comme l’avait conseillé Maria. En bateau. Le train c’était nouveau et trop dangereux. Qui sait si des rochers n’allaient pas s’écraser sur le train à leur passage ?

“Mama, tu exagères, c’est arrivé juste une fois en un an et pas sur le train », dit Francesco, qui avait très peur de la mer et encore plus de monter sur un bateau. Il préférait rester sur la terre ferme.

— Tu sais, répondit Cattarina, leurs trains, c’est nouveau et il y a aussi les tempêtes qui risquent d’emporter les wagons, la voie passe tout contre le rivage.

— Le bateau, c’est aussi dangereux quand il y a des tempêtes !

— Oui, mais les capitaines s’y connaissent. Ils ne risquent pas bateau et marchandises dans le mauvais temps.

— Mama, tu as raison, intervint Giuseppe. Au port, je connais Maiffret, il fait le transit et le commerce entre Nice et Albenga. Il pourra prendre les enfants avec une cargaison et ça nous coutera moins cher que le train.”

C’est lui qui emporta la décision. N’était-il pas le chef de famille ?
Le départ fut fixé pour le début août. »

 

5 réponses sur « « J’ai trouvé cela merveilleux, d’écrire et d’inventer un univers » »

bravo, encore bravo, j’espere terminer mon livre pour Noel !

Bravo à vous aussi, Christian. Tenez-nous au courant !

DUPAQUET Jean-Pierredit :

Pour écrire ma « saga familiale », à quelques exceptions près j’ai adopté la même démarche qu’Eliane pour la rédaction de son « Rêve pour Francesco ». J’y ai passé au moins autant de temps qu’elle sans avoir, en plus, à faire vivre un blog. J’en déduis que je ne suis pas très rapide. Ce qui m’a pris du temps ce sont bien sûr les recherches dans les registres d’Etat civil via le net ou sur place parfois. Moi aussi j’ai enrichi mes textes de photos, familiales, de lieux, d’événements (mai 68 par exemple) mais également en y ajoutant quelques dessins humoristiques glanés sur le net pour « alléger » la lecture. Par contre mon travail s’est limité à retracer le parcours de mes « anciens » à travers le temps, les lieux et les événements.

Message à l’attention d’Eliane : Qu’elle solution avez-vous trouvée pour faire éditer le livre destiné à votre famille ?

Enfin, juste pour information, mes grands-parents paternels et mon père ont vécu Ave de la Californie et Bd de Cimiez à NICE. Mes grands-parents reposent désormais au cimetière de l’Est où ils ont une vue imprenable sur la grande bleue.

Cordialement.

J’ai fait deux essais :
– une édition livre de photos (flexilivre) un jour de promotion à 40%. Je suis enchantée du résultat. pour 120 pages en format poche paysage, le livre est souple, la reliure est solide, les pages ne risquent pas de se détacher (j’en avais peur) et l’impression des aquarelles et peintures d’époque est splendide, sans problème de pixelisation alors que mes documents (suffisants pour affichage internet) n’étaient pas en haute définition. Cela correspond à mes rêves d’un livre d’images mais je n’en ai édité qu’un exemplaire à titre d’essai. Je pense éditer le deuxième tome avec ce genre de solution.
– une édition imprimeur que mes enfants ont réalisée comme un livre classique en plusieurs exemplaires. Les illustrations sont plus petites. Malgré le format poche portrait, le livre est plus fragile

Merci Eliane ! Intéressant, le retour sur l’impression des images. La qualité d’impression vient sans doute (du moins en partie) du papier utilisé pour les livres photos.

Une petite précision : vos livres ne sont pas au format poche, puisqu’ils mesurent 15 x 21 cm. Ce qui est plus grand que les romans de chez Gallimard, par exemple http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Souvenirs-dormants
Un livre de poche est bien plus petit que cela

Les commentaires sont fermés.

Le guide complet et motivant
pour écrire l'histoire de votre famille

X